Vinci Autoroutes compte faire payer les usagers qui ont bénéficié des opérations des gilets jaunes

17 décembre 2018 à 14h25 par La rédaction

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C'est une information qui ne manquera de ranimer la colère des Gilets jaunes et de leurs soutiens : l'entreprise de BTP et de concessions Vinci Autoroutes compte envoyer la facture des péages non payés par les usagers durant les opérations "péage gratuit" des Gilets jaunes, à ceux qui en ont bénéficié. C'est en tout cas l'information que le Dauphiné a publié ce lundi, que La Dépêche du Midi est en mesure de confirmer.

Vinci Autoroutes précise qu'il s'agit simplement "d'appliquer une procédure de régularisation", autrement dit de faire payer aux automobilistes ce qu'ils auraient dû régler si les péages avaient fonctionné normalement, sans qu'il y ait de pénalités. Une telle manoeuvre aurait certainement provoqué une plus grande colère encore des usagers.

"Souci d'équité"

La société, fortement impactée ces dernières semaines par des dégradations diverses, précise que cette décision aurait été prise dans "un souci d'équité par rapport aux millions d'autres automobilistes qui ont emprunté chaque jour notre réseau et qui ont réglé normalement leurs trajets".

Vinci Autoroutes ajoute que "beaucoup de clients" auraient déjà "contacté d'eux-mêmes le service clients pour régler leurs trajets", et c'est en partie aussi pour "ces clients honnêtes" que l'entreprise aurait souhaité effectuer cette régulatisation.

Les autres doivent donc s'attendre à recevoir une facture : "Nous disposons de moyens techniques qui vont nous permettre d'identifier les usagers concernés." La facture leur sera envoyée ensuite "par voie postale". Les abonnés devraient eux être contactés par le service clientièle "dans les prochains jours".

Un gros manque à gagner

Le manque à gagner pour Vinci Autoroutes suite aux nombreuses opérations "péage gratuit" risque en effet de représenter une sacrée somme que l'entreprise se refuse pour le moment à chiffrer.

Mais un exemple simple permet déjà d'estimer que lors des dix premiers jours du mouvement, au péage de L'Union près de Toulouse où le tarif est fixe à 1,50 € et avec une fourchette basse de fréquentation, le manque à gagner s'élèverait à près de 300 000 €. Un chiffre minime par rapport à tous les péages où les tarifs sont variables et peuvent être beaucoup plus élevés.

De nombreux dégâts

Ce dimanche, le groupe français de BTP et de concessions a estimé à "plusieurs dizaines de millions d'euros" la facture des dégâts occasionnés depuis un mois par les "Gilets jaunes", ou en tout cas les casseurs qui se sont mêlés au mouvement.

La direction générale de Narbonne a notamment été détruite. Plus de 250 sites ont ainsi été impactés, estime l'entreprise.