Une dame de 73 ans malade d’Alzheimer poursuivie pour une attestation de déplacement mal datée

10 décembre 2020 à 12h42 par La rédaction

RADIO STAR

Une dame âgée de 73 ans et souffrant de la maladie d'Alzheimer a bien failli payer une amende de 166 euros pour ne pas avoir noté la bonne date lors d'une sortie pour aller faire ses courses. Le 28 avril dernier, au cœur du premier confinement, cette habitante de Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) s'était rendue au supermarché le plus proche situé à quelques centaines de mètres de son domicile. C'est alors que deux policières municipales ont fait le constat que son attestation de déplacement ne comportait pas la bonne date. Cette erreur lui coûte d'abord une amende de 135 euros. Il semble que les policières ne se soient pas aperçues que cette dame souffrait d'une déficience mentale. Pour le plus grand mécontentement de sa fille, habitant Paris.

"Ce n'est pas facile de voir que cette dame est malade, explique Frédéric Burghard, le maire de Luxeuil. Elle est bien habillée, et se tient bien. Elle s'est un peu braquée lors de l'échange avec nos policiers, comme souvent, lorsque l'on se sent en situation de faiblesse."

Finalement dispensée de peine

Ayant pris connaissance de la situation, le maire a écrit au tribunal pour demander l'arrêt de la procédure. Sans succès. De son côté, sa fille a envoyé les attestations médicales nécessaires pour que la contravention soit annulée. L'amende sera finalement annulée mais, entre-temps, sa maman reçoit une majoration à 166 euros pour non-paiement dans les délais de l'amende d'origine.

La procédure aboutit à la barre du tribunal de police de Vesoul (Haute-Saône) où la fille est venue représenter sa mère. Le procureur ne demande pas de poursuites, et le tribunal décide d'une dispense de peine et d'amende. Mais la relaxe n'est pas prononcée. Une culpabilité sans effet. "J'ai tout de même demandé une enquête administrative afin qu'un tel incident ne se reproduise pas dans notre police municipale, précise Frédéric Burghard. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi la procédure est allée jusqu'au procès."