Un cancer très rare vaincu grâce à l'immunothérapie

19 février 2021 à 12h21 par FARGIER Emilie

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Une femme diabétique de 41 ans ayant développé une tumeur sur un rein qui lui avait été greffé neuf ans auparavant a été guérie par une équipe de l’Université de Genève (UNIGE) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). À l'époque, son cancer très agressif ne lui laissait statistiquement que cinq mois d’espérance de vie. Sept ans après avoir bénéficié d'un traitement par immunothérapie, la patiente "se porte bien et n’a plus développé de cancer", nous apprend un communiqué des HUG daté du 10 février 2021.

Diabétique depuis l’âge de 10 ans et en prédialyse, la patiente avait bénéficié d’une greffe rein-pancréas aux Hôpitaux Universitaires de Genève. "Tout s’est très bien passé, son taux de sucre et sa fonction rénale se sont immédiatement stabilisés et normalisés", raconte Raphaël Meier, chercheur au Département de chirurgie de la Faculté de médecine de l’UNIGE et ancien chef de clinique au Service de chirurgie viscérale et transplantation des HUG, dans le communiqué de l'établissement.

Neuf ans plus tard, une masse est détectée dans son rein. Une opération est alors programmée et les médecins constatent alors qu'il s'agit d'une tumeur importante avec des métastases déjà disséminées dans les intestins, le foie et les poumons. "Ce type de tumeur, appelée cancer de Bellini, offre une espérance de vie de cinq mois environ avec traitement, il s’agit d’un des cancers les plus agressifs", explique Raphaël Meier. Fait rare, sa tumeur provenait du rein du donneur (un homme âgé de 20 ans) et non de celui de la patiente. Une particularité qui a permis à l'équipe médicale "d’attaquer la tumeur via un renforcement choc de son système immunitaire."

Une guérison rendue possible grâce à l'immunothérapie 

"Nous avons opté pour l’interleukine 2. Ce traitement est fondé sur une molécule qui active le système immunitaire de manière extrême, explique Raphaël Meier. Ceci nous a permis de mener une attaque sous trois angles différents pour conduire à la destruction de la tumeur." Peu prescrit, ce traitement entraîne de nombreux effets secondaires.

Six mois après le début de ce traitement par immunothérapie, il ne restait plus de traces du cancer et des métastases. "En boostant le système immunitaire, celui-ci s’est donc attaqué avec d’autant plus de virulence que les cellules tumorales étaient celles de quelqu’un d’autre, précisent les HUG. De plus, les cellules capables de tuer la tumeur étaient particulièrement efficaces chez cette femme. Enfin, la cause de la tumeur étant virale, les globules blancs spécialisés dans l’éradication des virus sont également entrés en action."

Sept ans après, la patiente va peut-être pouvoir bénéficier à nouveau d'une greffe.