Sites de rencontres : les "arnaques à la romance" se multiplient

18 avril 2018 à 17h00 par La rédaction

RADIO STAR

Un site de rencontres, une histoire romantique qui commence et, derrière le faux profil, des escrocs : les "arnaques à la romance" se multiplient et peuvent coûter cher à leurs victimes, explique un haut responsable policier dans un entretien à l'AFP.

9000 euros perdus

Hélène (le prénom a été changé) a la quarantaine. Elle noue une relation avec un prétendu marchand d'art italien via un site de rencontres. Au fil du temps, l'homme lui demande régulièrement de le "dépanner" financièrement, explique François-Xavier Masson, patron de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLTIC).

Les excuses varient : il est hospitalisé ou il a un problème de droit de douane, ce genre de choses", explique-t-il. Sur plusieurs mois, Hélène verse 9.000 euros par l'intermédiaire de cartes bancaires prépayées avant de déposer plainte en 2015.

Un réseau situé en Côte d'Ivoire

Lors de l'enquête qui mène en Côte d'Ivoire où se situe la tête de réseau, le "groupe escroquerie" de l'OCLTIC découvre que 27 victimes françaises ont ainsi versé plus de 88.000 euros aux escrocs. En France, des "relais" étaient chargés des contacts téléphoniques avec les victimes ou de monétiser les cartes bancaires prépayées pour ensuite envoyer l'argent en Côte d'Ivoire. Cinq personnes d'origine ivoirienne et malienne ont été interpellées en région parisienne début avril dans cette affaire.

Difficilement quantifiable

Lors des perquisitions, les enquêteurs ont notamment saisi 1.300 cartes prépayées, des téléphones, des passeports, des cartes vitales volées, 150 cartes SIM et la trace de 250.000 euros d'achat en bitcoins.  Cette affaire est très emblématique des "arnaques à la romance", explique le responsable policier. Le problème est que nous n'avons qu'une "vision très parcellaire" en raison d'un "éclatement des plaintes" sur le territoire, explique-t-il, affirmant que le phénomène était "difficilement quantifiable".

En 2017, la plateforme de signalement de contenus illicites Pharos a reçu 153.000 signalements, 79.000 pour escroquerie dont 877 était des escroqueries aux sentiments et 2.384 des chantages à la webcam...