Pour 81% des Français, vivre à la campagne serait le top !
Publié : 9 octobre 2018 à 12h46 par La rédaction
La campagne séduit autant qu’elle fait fuir, révèle une étude de l’Ifop pour Familles Rurales publiée ce mardi. Cette enquête, réalisée à partir de deux échantillons de plus de 1 000 personnes chacun – l’un représentatif des populations rurales, l’autre de la population nationale – met en lumière le lien conflictuel des Français aux campagnes.
La vie à la campagne fait-elle toujours rêver/?
Le monde rural fait toujours des adeptes. 81 % des Français considèrent que vivre à la campagne en 2018 constitue le mode de vie idéal. La qualité de vie, le calme, et la nature sont cités comme les principaux attraits de la ruralité, devant un coût de vie moindre. Les jeunes sont particulièrement sensibles aux charmes de la campagne : 60% des moins de 25 ans avouent un fort attrait pour ce mode de vie, contre 45% du reste de la population. Seuls 19% des Français disent aspirer à une vie totalement urbaine, dans laquelle ils travaillent et habitent en ville.
Ce ressenti très positif est partagé par les ruraux : seuls 5% d’entre eux déclarent vouloir quitter la campagne, qu’ils associent spontanément au bien-être et à la qualité de vie (62% des citations). L’échantillon national, cependant, associe majoritairement la ruralité… aux difficultés socio-économiques (46%).
Pourquoi les campagnes ont-elles mauvaise réputation/?
Si la vie à la campagne fait fantasmer les Français sur le papier, une écrasante majorité d’entre eux considèrent que ces territoires sont marginalisés par le manque de moyens, d’actions et d’attention des pouvoirs publics. Pour les ruraux comme le "grand public", la France des campagnes arrive en tête des territoires "délaissés", devant "la France des banlieues" et celle des villes petites et moyennes. Le sentiment d’être laissé pour compte qu’éprouvent les ruraux est très fort : dans le détail, 57% d’entre eux estiment "ne pas bénéficier de l’action des pouvoirs publics", contre 36% de l’ensemble des Français. Et 56% se disent pessimistes pour leur avenir, contre 49% de l’ensemble des Français.
Quelles sont les difficultés qui persistent à la campagne/?
Pour le "grand public", le manque de services publics (70%), d’offres d’emploi (62%) et de transports (54%) sont les principaux obstacles à l’installation de nouveaux habitants en milieu rural. Les ruraux quant à eux attendent en priorité que les pouvoirs publics agissent contre la désertification médicale (51% des citations), pour la présence de services publics (30% des citations) et de commerces (28%). Viennent ensuite l’action en faveur de l’installation d’entreprises (26%) ou pour l’amélioration de l’accès à internet (24%).
Malgré tout, les habitants des espaces ruraux sont 93% à se dire "satisfaits" de vivre à la campagne : ils souhaitent juste qu’on "reconnaisse leurs difficultés" tout en refusant une posture "victimaire", soulignent dans franceinfo les auteurs du sondage.