Naples : feux d’artifice et fiesta pour la sortie de prison de deux mafieux

4 novembre 2019 à 8h37 par La rédaction

RADIO STAR

À Naples et ses environs, on fait rarement les choses à moitié. Encore plus lorsque la Camorra est impliquée. La sortie de prison de deux chefs d'un clan mafieux a été accueillie par une grande fête avec feux d'artifice près de Naples, sur la commune de Pozzuoli, rapportent ce samedi les médias italiens. Giovanni Illiano, 48 ans, et Silvio De Luca, 41 ans, venaient de terminer leurs peines de respectivement 8 ans et 10 ans de prison, entre autres pour extorsion. Dans le quartier de barres d'immeubles de Monterusciello, dans l'ouest de Naples, plus d'une centaine de proches et amis les attendaient jeudi soir pour une fête avec champagne, lumières clignotantes de discothèque et feux d'artifice.
 
Un chanteur embauché pour l'occasion

Pour ce grand retour dans leur fief - connu pour être un haut lieu du trafic de drogue - un interprète de chansons populaires napolitaines avait été embauché, et celui-ci a dédié de nombreuses chansons à des mafieux encore derrière les barreaux, a ajouté la presse transalpine.

L'événement a été documenté via des photos et des vidéos postées sur les réseaux sociaux. Tout a été organisé bien sûr sans autorisation municipale et au mépris de l'arrêté interdisant les feux d'artifice émis par le maire de Pozzuoli. Les deux "camorristes" sont liés au clan Bénédictin-Longobardi selon les médias de la Botte. Illiano avait échappé à une embuscade dans son quartier dit des "600 logements". Les carabiniers enquêtent actuellement sur l'incident - qui a provoqué un tollé considérable dans la ville - et ont déjà entendu les premiers témoins.

Le maire de la ville outré

Les institutions napolitaines et la société civile ont été unanimes pour condamner cet événement. "Pozzuoli n'est pas une ville de Camorra et je ressens un mépris absolu envers ceux qui voulaient rendre hommage au retour de prison des membres des clans. Eux, les camorristes, ne sont personne, ils ne valent rien. Ils ne font que ruiner l'image d'une terre et d'une communauté de gens décents qui combattent selon des règles, le respect et la légalité", a déclaré officiellement le maire de Pozzuoli, Vincenzo Figliolia.

"Il y a l'Etat, il y a des institutions et nos portes sont toujours ouvertes à l'écoute de tous ceux qui se trouvent en difficulté, a ajouté l'édile. C'est sérieux et dangereux d'avoir comme référence des gens qui n'ont rien à partager avec la justice. Et c'est encore plus grave que nous ne comprenions pas que c'est ainsi que nous détruisons l'avenir de nos enfants", a martelé le maire de cette petite ville.