Mike Horn : "Nous sommes fatigués mais inarrêtables"

26 novembre 2019 à 10h04 par La rédaction

RADIO STAR

Personne ne disait que ce serait facile. Surtout pas Mike Horn qui, parmi les grands aventuriers de ce monde, sait tout de même reconnaître la difficulté d'une épreuve, d'un défi, d'un projet. Ce que vit en ce moment l'explorateur sud-africain aux côtés de son compagnon de route norvégien Børge Ousland, relève clairement du jamais vu. En expédition depuis deux mois dans l'Océan Arctique, les deux baroudeurs font face à une nature extrême.

Traverser un océan de glace à skis

Leur défi : traverser un océan de glace sur une paire de ski. Au dos des deux explorateurs, un traîneau de plus de cent kilogrammes. Et quelque sept à huit heures de marche par jour, dans des conditions météorologiques extrêmes, avec des températures allant de -2°C à -45°C. Dantesque. D'autant plus fou, que la nature s'acharne sur les corps.

"Ce sera très dur"

Chaque soir, l'explorateur donne quelques nouvelles à sa fille, Annika Horn, 26 ans. "Je ne l'ai jamais vu comme ça, dans un état de fatigue physique extrême. Il est en train de perdre la sensation de ses extrémités, c'est inquiétant. Avec ma sœur Jessica, on veut qu'il rentre vite à la maison", racontait la jeune femme, la semaine dernière.

L'explorateur y va aussi de ses photos, régulièrement, sur les réseaux sociaux. Dernière en date : ce lundi 25 novembre. Un cliché inquiétant qui montre Børge Ouslan, emmitouflé dans son manteau, le regard perdu, le nez ensanglanté. Sous le portrait, un texte troublant, que Mike Horn s'est vite empressé de supprimer.
L'explorateur revient sur ses mots et choisit de délivrer un message aux tournures plus positives : "Il est certain que j’ai connu des week-ends plus faciles dans ma vie d’explorateur. Après les obstacles et les difficultés sans fin de la semaine dernière, Borge Ousland et moi-même sommes reconnaissants de commencer la semaine avec un nouvel état d’esprit. Aujourd’hui, malgré nos blessures (comme on peut voir sur la photo), nous nous sentons fatigués, mais inarrêtables. Nous savons que l’arrivée est proche, nous devons maintenant rassembler la force qu’il nous reste pour nous battre et y parvenir", atteste le Sud-africain.

"Quelque chose ne va pas"

L'explorateur décrit alors un monde hostile, des conditions instables constantes : "D’une manière étrange, je me demande si la nature nous a pris à partie à cause de la manière dont nous, les êtres humains, avons traité et respecté notre planète… une chose est sûre, il est évident que quelque chose ne va pas."

Il reste un peu moins de 500 kilomètres à parcourir aux deux baroudeurs pour achever leur exploit. Et les rations s'amenuisent à vue d'œil...