Masques jetés dans les rues : un député propose 300 euros d’amende

20 mai 2020 à 15h00 par La rédaction

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Des masques chirurgicaux jonchent les trottoirs à l’heure du déconfinement, contrecoup de leur port généralisé : si le phénomène reste limité, des municipalités réclament des pouvoirs de verbalisation renforcés. "On ne peut pas dire que c’est massif", mais les éboueurs municipaux, déjà équipés de protections renforcées, "réagissent fortement. C’est le symbole de ce qu’il ne faut pas (accepter) si l’on veut éviter une nouvelle vague" de l’épidémie, observe Paul Simondon, adjoint à la propreté de la mairie de Paris.

Si les villes peuvent déjà sanctionner d’une amende de 68 euros le jet de détritus sur la voie publique, « avec les masques on doit pouvoir sanctionner beaucoup plus lourdement, (…) on a besoin d’une capacité de verbalisation réellement dissuasive », insiste-t-il.

Caniveaux, parkings, bord de mer...

"On en voit dans les caniveaux, sur le bord de mer, beaucoup sur les parkings des grandes surfaces", renchérit Eric Pauget, député (LR) des Alpes-Maritimes, qui propose une amende relevée à 300 euros. A Lyon, Dominique Lemesle, directeur général délégué chargé des services urbains, juge le problème encore "marginal", tout en confirmant : "Quand certains sortent des transport en commun où le masque est obligatoire, ils s’en débarrassent aussitôt."

Or l’impact, même à faible volume, peut se répercuter : "les masques négligemment jetés dans les caniveaux (…) bouchent les canalisations d’eaux usées et perturbent les systèmes d’assainissement", tout comme les lingettes désinfectantes jetées dans les toilettes, avertit le Centre d’information sur l’eau (CIEau), émanation des entreprises du secteur.

Des centaines d’années dans la nature

"En termes de volume, ça pèse peu par rapport à la masse, mais on a vu arriver d’un seul coup et très régulièrement » ces déchets « porteurs de risques pathogènes", affirme Marc-Antoine Belthé, directeur du développement chez Veolia Recyclage. "Il y a encore des erreurs. Avec la systématisation de l’utilisation des masques, je crains qu’on y soit confronté encore pas mal de temps", prévient-il Les inquiétudes environnementales sont aussi là : les masques chirurgicaux sont confectionnés à partir de polypropylène, matière thermoplastique très dense… non biodégradable et non recyclable. Leur décomposition dans la nature prendrait 400 ans.