Marseille : pour arrondir les fins de mois, les dealers font du trafic d’oiseaux

22 novembre 2019 à 12h12 par La rédaction

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À Marseille, les dealers ne vendent pas que la drogue mais aussi les oiseaux : "C’est un trafic très rémunérateur, quasi invisible et très peu poursuivi, car ce n’est pas dans notre cœur de métier", a expliqué un policier à 20 Minutes. "Il y a pas mal d’argent à faire", a confirmé Fabrice Gayet, douanier et référent-expert en protection de la faune et de la flore : "On voit de plus en plus de gamins qui font le "chouf" (le guet) dans les cités et qui se font 50 euros de plus en attrapant un chardonneret dans un terrain vague."

Un homme connu pour son implication dans des cambriolages et dans un réseau de trafic de stupéfiants a été arrêté à l’aéroport de Marignane avec dans ses bagages entassés dans deux cartons de la taille d’une boîte de chaussures une dizaine de chardonnerets… "Ça lui payait le voyage", a expliqué Jean-Yves Bichaton chef de service départemental à l’ONCFS, dans les Bouches-du-Rhône.

Entre 80 000 et 100 000 euros par an

De nombreux Marseillais s’improvisent piégeurs au moment des migrations des chardonnerets : "Avec un pot de glu et des brindilles, on peut attraper dix spécimens en une matinée. Cela fait quasiment 500 euros de marge nette", calcule l’agent de la police de l’environnement. Pour lui cette activité peut donc être "plus rentable que le trafic de cannabis."

Un homme connu sous le nom "Le Belge" a été arrêté il y a quelques années pour trafic de chardonneret. La police a retrouvé chez lui 200 oiseaux et il les faisait se reproduire. Par an, le trafic lui rapportait entre 80 000 et 100 000 euros par an.