Les trottinettes électriques intégrées dans le code de la route

28 octobre 2019 à 8h17 par La rédaction

RADIO STAR

C’était un décret très attendu par les adeptes de plus en plus nombreux de gyropodes, hoverboards et surtout des utilisateurs de trottinettes électriques. Car si elle formalise certaines contraintes, cette réglementation publiée aujourd’hui au Journal officiel donne définitivement une existence légale à ces engins de déplacement personnels (EDP). Ces EDP sont confrontés à une cohabitation compliquée sur les trottoirs et la chaussée et à de plus en plus d’accidents parfois mortels, notamment à Paris, Reims, Bordeaux, dans les Yvelines et le Pas-de-Calais. Leur usage a explosé depuis deux ans, notamment à travers l’essor des locations en libre-service (free floating). À Paris, on dénombre par exemple quelque 15 000 trottinettes. Avec cette entrée dans le Code la route, finie la circulation à vue dans la jungle des mobilités urbaines.

À partir de quel âge peut-on circuler en EDP ?
Il faut être âgé d’au moins douze ans pour avoir le droit de conduire une trottinette électrique, un gyropode ou un hoverboard sur la voie publique.

Peut-on conduire son enfant à l’école en trottinette ?
C’est non ! « Les engins de déplacement personnel motorisés ne peuvent transporter qu’un conducteur » est-il strictement précisé dans le Journal officiel.

À quelle vitesse peut-on rouler ?
Alors que certains constructeurs offraient la possibilité d’atteindre jusqu’à 80 km/h, la vitesse maximale autorisée est de 25 km/h.

Où les usagers des EDP sont-ils autorisés à circuler ?
Qu’on se le dise, sauf si le maire prend des dispositions afin de les y autoriser, les engins de déplacements personnels motorisés ont interdiction de circuler sur les trottoirs. Sur ces derniers, l’engin doit être conduit à la main sans faire usage du moteur. En agglomération, ils ont obligation de circuler sur les pistes et bandes cyclables lorsqu’il y en a. À défaut, ils peuvent circuler sur les routes dont la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 50 km/h.

La circulation est interdite sur route, hors agglomération. La circulation des engins de déplacement personnel motorisés est néanmoins tolérée par dérogation, « sous réserve que l’état et le profil de la chaussée ainsi que les conditions de trafic le permettent ». Pour faire clair, si des voies vertes et des pistes cyclables sont aménagées.

Le casque est-il obligatoire ?
S’il est quoi qu’il arrive fortement recommandé, le port du casque n’est pas obligatoire en agglomération. Il l’est en revanche si l’usager circule hors agglomération dans les conditions autorisées (voir ci-dessus).

Quel éclairage ?
Comme les vélos, ils devront être équipés de feux de position avant et arrière, d’un système de freinage et d’un avertisseur sonore. Lorsqu’il circule la nuit, ou le jour lorsque la visibilité est insuffisante , un conducteur d’EDPM devra porter soit un gilet de haute visibilité, soit un équipement rétro-réfléchissant. En cas de conduite hors agglomération, le conducteur d’un EDP doit enfiler un gilet réfléchissant dit de haute-visibilité. Il doit aussi porter sur lui un dispositif d’éclairage complémentaire non éblouissant et non clignotant.

Quelles sanctions d’infraction ?
Conduire un engin conçu pour dépasser les 25 km/h - par construction ou après avoir été débridé - sera passible de 1 500 € d’amende, voire 3 000 € en récidive. Un petit tour sur le trottoir en mode slalom ? C’est 135 € d’amende ! Il vous en coûtera 35 € sur pour les autres infractions.

Où stationner ?
Le stationnement sur les trottoirs est permis, tant que ça ne gêne pas les piétons.

Peut-on pousser un landau avec un hoverboard ?
Non ! Il est interdit aux conducteurs d’EDP motorisés de pousser ou tracter une charge ou un véhicule.

Existe-t-il des réglementations spécifiques dans certaines villes ?
Certaines villes ont pris des arrêtés spécifiques sans attendre la réglementation officielle. L’été dernier, la mairie de Paris avait ainsi limité la vitesse de ces engins à 20 km/h.

Alors que les adeptes des trottinettes en free-floating avaient tendance à laisser le deux-roues sur le trottoir, sur les aires piétonnes ou la chaussée, Anne Hidalgo a également souhaité réglementer le stationnement. Ce dernier est purement et simplement interdit à Paris depuis la fin juillet, car considéré comme gênant.