Les calanques de Cassis polluées ? La maire demande 3 millions d'euros à France Télévision pour diffamation

5 septembre 2017 à 18h37 par La rédaction

RADIO STAR

C'est le reportage qui a fait sortir la maire de ses gonds. Danièle Milon, maire LR de Cassis, a demandé aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Marseille plus de 3 millions d'euros à France Télévision pour rétablir son image, qu'elle estime diffamée par un reportage d'"Envoyé spécial" du 28 juillet 2016 sur la pollution des eaux dans les calanques.

Des rejets d'une station d'épuration

Dans cette enquête, la journaliste évoquait des rejets d'eaux usées d'une station d'épuration aux abords de Cassis, en plein parc national des calanques. Elle interviewe un apnéiste, Michel Dron, qui plonge à une centaine de mètres de la plage, à 5 mètres de profondeur, et filme lui-même une canalisation débouchant dans la mer. L'apnéiste parle de "tourbillon d'excréments", et la journaliste explique en voix off que "pendant la saison touristique, la station déborde".

La maire prouve la bonne qualité des eaux

La maire de Cassis, qui a cité à la barre de nombreuses études prouvant la bonne qualité des eaux de baignade de sa ville, a assuré qu'il était "impossible que des excréments sortent à cet endroit". Le directeur de la station d'épuration de Cassis, Fabien Pinna, interrogé comme témoin, a expliqué que même en forte saison, la station était bien en-dessous de son débit maximal. Selon lui, le panache qui apparaît sur les images du plongeur est "un phénomène naturel, quand l'eau douce entre dans de l'eau salée", à cet endroit où débouche la canalisation rejetant les eaux traitées.

Supprimer les passages litigieux du reportage

Outre les 3,25 millions d'euros que la ville de Cassis veut voir imputer à France Télévision pour financer notamment une campagne de communication sur l'environnement, la partie civile souhaite aussi voir supprimer les propos et passages litigieux du reportage et du site web de France TV, et la diffusion par Envoyé Spécial d'un communiqué notifiant l'éventuelle condamnation. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 7 novembre.