Le champion du monde de Scrabble francophone... ne parle pas français !

24 juillet 2018 à 17h25 par La rédaction

RADIO STAR

La star du Scrabble anglophone, Nigel Richards, a remporté, après un premier titre en 2015, quatre titres de champion du monde de Scrabble en français dans toutes les catégories, une performance inédite. Le Néo-Zélandais de 51 ans, qui ne parle pas français, a pendant 300 coups consécutifs joué à chaque fois le meilleur mot possible, établi à l'avance par un ordinateur.

Le dictionnaire francophone appris en 9 semaines

Le triple champion du monde anglophone de Scrabble (2007, 2011 et 2013), qui a aussi remporté 11 fois la plus prestigieuse des compétitions, l'International de Thaïlande, prenait de moins en moins de plaisir à gagner dans sa langue natale. Il s'est donc lancé le défi d'apprendre le dictionnaire francophone du Scrabble en 9 semaines. 

Il remporte après cet apprentissage intensif et exceptionnel son premier titre de champion du monde francophone en 2015, en Scrabble classique. Ce mode de jeu traditionnel en face-à-face est le plus connu et le plus pratiqué.

Aussi fort qu'un ordinateur

En 2017, il est sacré trois fois champion du monde francophone dans les catégories "duplicate", une variante du Scrabble dans laquelle le but est de se rapprocher à chaque coup du meilleur coup possible, calculé en direct par un ordinateur. Il gagne dans les catégories "parties rapides", "par paires" et "élite" (la plus prestigieuse).

Une performance historique

Sa performance de vendredi est historique, car il remporte à la fois le titre classique mais aussi les titres en "duplicate", un quadruplé jamais réalisé auparavant.  Pendant 35 parties, il réalise les meilleurs coups prévus à l'avance par un ordinateur, sans le moindre faux pas et pendant 300 coups consécutifs d'après Jean-Baptiste Morel, de quoi faire tourner la tête de ses adversaires francophones.

Un seul point faible

Le Néo-Zélandais rend jaloux bon nombre de ses adversaires francophones. A part "bonjour", "merci" et les nombres, pour pouvoir compter les scores, Nigel Richards ne parle pas un mot de français. Certains sont fans, d'autres blasés voire sceptiques, allant jusqu'à l'accuser de s'aider d'une oreillette.

Les spécialistes précisent en tout cas qu'il ne triche pas. Nigel Richards avoue néanmoins un seul point faible : les mots en français de plus de 10 lettres. Compte tenu de la rareté de ces mots lors d'une partie, le Néo-Zélandais a encore de belles victoires devant lui.