La première greffe d’utérus vient d’être réalisée en France

12 avril 2019 à 12h25 par La rédaction

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Pour la première fois en France, une femme de 34 ans, infertile, a pu bénéficier d’une greffe d’utérus, grâce à un don de sa mère, a annoncé l’hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine). Ce type de greffe, réalisée auparavant dans d’autres pays, a déjà permis des naissances. Cette première médicale française a eu lieu dimanche 31 mars. Elle a été réalisée avec l’utérus d’une donneuse vivante - la mère de la receveuse - par l’équipe du Pr Jean-Marc Ayoubi, chef du service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch.

La patiente greffée est née sans utérus à cause du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH). Cette maladie rare touche environ une femme sur 4500 à la naissance. Pour ces femmes, il n’y avait jusqu’à encore récemment pas d’autre option que l’adoption pour devenir mères. La donneuse, âgée de 57 ans, et sa fille, dont les identités n’ont pas été dévoilées, vont bien.

Une greffe provisoire pour faire naitre un enfant

Cette première greffe française est le résultat de plus de 10 ans de recherche et de collaborations, en particulier avec le Pr Brännström. En 2014, ce médecin suédois de l’université de Göteborg et son équipe ont permis la première naissance au monde après une greffe d’utérus de donneuse vivante en Suède. 

La durée opératoire a été de l’ordre de 14 heures pour les deux interventions, celle du prélèvement étant la plus longue. Le prélèvement doit être très méticuleux pour que l’utérus soit réimplantable. Le robot, offrant une meilleure vision, en 3D, facilite la dissection de vaisseaux très fins. La greffe se fait, elle, par chirurgie classique.

Cette greffe n’a pas vocation à être permanente en raison du traitement antirejet. Il s’agit d’une "greffe provisoire" pour avoir un enfant, rappelle-t-il. À sa connaissance, deux ou trois femmes dans le monde ont conservé l’utérus greffé pour mener une deuxième grossesse.