La dernière girafe blanche du monde équipée d’un traceur GPS

20 novembre 2020 à 8h25 par La rédaction

RADIO STAR

En mars dernier, deux girafes blanches extrêmement rares (une femelle et son petit né durant l’été 2019) étaient retrouvées mortes dans le nord-est du Kenya, vraisemblablement tuées par des braconniers. "C’est un jour très triste pour le Kenya", avait alors déclaré Mohammed Ahmednoor, directeur de l’Ishaqbini Hirola Community Conservancy, en charge de la gestion d’une réserve de Garissa. "L’assassinat de ces deux girafes est un véritable coup dur pour notre communauté qui, pourtant, avait mis en place d’importantes mesures pour tenter de protéger ces spécimens rares et uniques. Cette piqûre de rappel nous oblige dorénavant à accentuer nos efforts".

Elles n’étaient que trois au Kenya. Désormais, il n’en reste plus qu’une. Les Rangers craignant que cette girafe ne subisse le même sort, ces derniers ont équipé l’animal d’un traceur GPS le 8 novembre dernier. Le dispositif est attaché à l’une de ses cornes. De cette manière, ils peuvent désormais suivre les déplacements de ce mâle solitaire en temps réel. En “gardant un œil” dessus, ils espèrent ainsi prévenir les possibles attaques de braconniers.

Pour rappel, cette girafe est atteinte de leucisme, une particularité génétique issue d’un gène récessif engendrant une couleur blanche des téguments. Notez que le leucisme diffère de l’albinisme, dans le sens que les organismes leucistiques ne sont pas plus sensibles au soleil que n’importe quel autre organisme. De plus, ces spécimens conservent leurs yeux sombres, tandis que les animaux touchés par l’albinisme ont les yeux roses.

Une extinction silencieuse

Enfin, rappelons également que de manière plus générale, toutes les girafes, sauf deux sous-espèces, sont considérées depuis 2016 comme vulnérables, en danger ou en danger critique d’extinction par l’UICN. Originaires de plus de quinze pays africains, les “plus grands mammifères du monde” ont en effet vu diminuer leur population de près de 40 % en seulement trente ans. Il en resterait aujourd’hui moins de 60 000 dans la nature. Les causes de ce déclin silencieux sont multiples. Bien que protégés dans plusieurs pays, ces animaux voient notamment leur habitat se réduire et se détériorer par l’expansion des activités agricoles.

D’un autre côté, elles pâtissent d’exactions humaines liées à la chasse illégale. Notez que si la plupart des braconniers s’attaquent aux girafes pour leur viande, certains les ciblent également pour leur queue. Dans plusieurs communautés, les queues de ces animaux sont en effet le symbole d’un certain statut social. En République démocratique du Congo, cette partie du corps peut également être utilisée en dot pour le père de la future épouse lors d’une demande en mariage.