Jean-Claude Mas, le fondateur des prothèses PIP est décédé
4 avril 2019 à 14h24 par La rédaction
Son nom restera attaché au premier scandale des prothèses mammaires en France. Jean-Claude Mas, fondateur de la société PIP, est décédé ce jeudi matin. Son avocat Me Yves Haddad l’a annoncé à Nice-Matin. Âgé de 79 ans, "Jean-Claude Mas est décédé dans une clinique alors qu’il subissait une intervention médicale, dont il ne s’est pas réveillé", a expliqué son conseil au quotidien niçois.
Alors que l’ANSM vient d’interdire des prothèses mammaires texturées, fortement soupçonnées d’avoir causé des cancers, les prothèses PIP, pour "Poly Implant Prothèse" avaient fait scandale du fait de la terrible tromperie qu’elles comportaient. En 2010, une inspection de l’Agence de sécurité sanitaire, diligentée par la Food and Drug administration, dans les locaux varois de la société à la Seyne-sur-Mer, avait révélé que les poches fabriquées pour remplacer ou augmenter les seins étaient remplies d’un gel élaboré en toute illégalité et en dépit des normes sanitaires. Des dizaines de milliers de femmes dans le monde portaient des prothèses PIP.
Son nom attaché au scandale des prothèses
Le PDG, ancien commercial dans le secteur agroalimentaire, a été directement mis en cause pour avoir concocté, année après année, le cocktail le plus rentable. Lorsque l’affaire a éclaté, la société était devenue quatrième mondial du secteur en facturant à bas prix ses produits à des chirurgiens esthétiques et/ou réparateurs.
Le premier procès a réuni tellement de victimes que le tribunal correctionnel de Marseille est transféré pour l’occasion au parc des expositions. Le 2 mai 2016, face à plus de 2 600 victimes, Mas avait été condamné en appel à 4 ans de prison ferme et 75 000 € d’amendepour tromperie aggravée et escroquerie. Il avait perdu en cassationen septembre dernier mais n’avait pas été incarcéré. Il continuait d’être inquiété dans deux procédures pénales en lien avec PI. Avec son décès, les poursuites à son égard s’éteignent.