Il sous-loue son appart, 200 fêtards débarquent !

Publié : 8 juillet 2019 à 8h20 par La rédaction

RADIO STAR

"Des dérives inadmissibles." La fête organisée le samedi 29 juin au 80 rue de Turenne (IIIe) à Paris n'a pas du tout été du goût du maire du IIIe arrondissement, Pierre Aidenbaum (PS), critique envers le recours abusif aux plates-formes de location saisonnières.

5 euros pour les filles, 10 euros pour les garçons

Sur le carton d'invitation envoyé sur les réseaux sociaux, l'invitation à une soirée post-bac dans un duplex avec terrasse dans le Marais avec "boissons à volonté à manger et plein de surprises", est plaisante. "Tenue correcte exigée (pas de jogging). 5 euros pour les filles, 10 euros pour les garçons", précise le message.

A ce tarif-là, les invités sont si nombreux que l'appartement de 80 m2 se révèle vite trop exigu. "A une heure du matin, il y avait au moins 200 à 300 jeunes qui faisaient la fête, buvaient du champagne dans les couloirs, la cour pavée, le jardin à la française", affirme Pierre-François Vienne, président du conseil syndical de cet hôtel particulier.

Trois interventions de la police

Appelée par les habitants dont un membre de l'association Vivre le Marais, la police est intervenue à trois reprises dans la nuit, verbalisant pour tapage nocturne l'un des organisateurs qui sera convoqué devant le tribunal de police. Joint par téléphone, l'un d'entre eux, qui se fait appeler Sterling, déclare : "J'ai loué l'appartement sous le nom d'une amie sur Airbnb pour 500 euros la nuit pour y organiser une soirée. Y a rien de méchant mais les voisins ont pété les plombs !"

Propriétaire du logement où ont eu lieu les agapes, William Lesage, assureur qui habite dans l'Oise, n'était apparemment au courant de rien. "Je loue ce duplex depuis quatre ans à quelqu'un qui n'y habite pas. D'après les voisins, un jeune homme, qui n'est pas là le week-end, occupe les lieux. Comme le locataire ne paye plus son loyer depuis six mois, j'ai engagé une action en justice pour faire résilier le bail pour défaut de paiement et maintenant pour tapage nocturne", explique ce septuagénaire qui a aussi déposé plainte auprès du procureur pour dégradations.

"Le constat d'huissier, établi avec un artisan le 1er juillet, évalue les dégâts commis dans l'appartement lors de cette soirée de 20 000 à 30 000 euros", précise le propriétaire. Quant à savoir comment son duplex s'est retrouvé sur Airbnb, William Lesage est formel : "Le locataire, dont la désinvolture me révolte, ne m'a jamais demandé l'autorisation de sous-louer". Contacté par téléphone, l'occupant actuel du logement n'a pas souhaité répondre à nos questions…

Tout en affirmant qu'il est "a priori impossible qu'une réservation ait pu avoir lieu via Airbnb la nuit du 29 au 30 juin" au 80, rue de Turenne, un porte-parole de la plate-forme de location touristique se refuse à reconnaître la moindre responsabilité dans cette affaire : "Lorsqu'ils s'inscrivent sur le site, les adhérents doivent signer une charte de responsabilité rappelant notamment que la sous-location n'est possible qu'avec l'accord du propriétaire de l'appartement". Et ajoute : "Dès lors que trois personnes nous signalent un comportement inapproprié ou abusif, l'annonce en question est supprimée".