Il rentre à l'hôpital pour une fracture et ressort amputé...

20 novembre 2017 à 18h25 par La rédaction

RADIO STAR

Le 7 février dernier, la vie de Thomas Veyret, alors âgé de 20 ans, bascule. Ce jour-là, le jeune homme se blesse en pratiquant une figure de trampoline, dans un complexe de loisirs où il travaille, à Eybens en Isère. Aux environs de 22 heures, Christophe, un employé de la salle de trampoline, appelle alors le Samu pour obtenir de l'aide. S'ensuit une conversation au cours de laquelle le médecin présent à l'autre bout du fil demande au jeune homme, dont la jambe est "à l'équerre", de remettre son genou en place.

Des échanges plus que surprenants

Dans cet échange, que s'est procuré Le Parisien, le docteur en question adopte un ton des plus agacés : "Ton genou, tu peux pas le remettre dans l'axe ?" demande-t-il à Thomas, qui tente de s'exécuter : "Je vais essayer. Attendez. Là j'y vais doucement." Après d'énormes efforts, le jeune blessé parvient à replacer son genou mais s'inquiète de l'état de sa jambe et de son manque de sensibilité au niveau des orteils : "Ça bloque. (...) Ah si, attendez, j'ai réussi. Elle est toute tordue par contre. C'est dégueulasse. (...) J'arrive pas à faire grand-chose. Je les bouge à peine (ndlr : les orteils). C'est très douloureux." Au terme de cette conversation, le médecin conclut finalement qu'il faut envoyer les pompiers sur place.

Sa jambe est restée 12 heures sans irrigation

Évacué vers l'hôpital Nord de Grenoble, Thomas Veyret se voit prescrire un angioscanner à 3 heures du matin. L'examen ne sera réalisé qu'à 10 heures. Une attente qui sera fatale pour la jambe du jeune homme, l'angioscanner montrant que l'artère située derrière le genou est "arrêtée net", selon le rapport médical examiné par Le Parisien. Cela signifie que la jambe du jeune homme n'est plus irriguée en sang depuis son accident, soit près de douze heures.

Finalement amputé le 16 février

Au moment de l'opération, dans l'après-midi du mercredi 8 février, le chirurgien note ainsi un "risque d'amputation majeure possible dans les prochains jours". Ce n'est finalement qu'une semaine plus tard que la décision est prise. "J'avais de la fièvre, je souffrais le martyre. Je n'avais qu'une envie : ne plus subir ça. (...) Je n'avais pas le choix. J'ai choisi de vivre", explique le jeune homme au Parisien. Il sera finalement amputé le 16 février. Convaincu que plusieurs fautes ont été réalisées pendant sa prise en charge par le personnel médical, à la fois au téléphone que sur place, Thomas Veyret, a décidé de poursuivre le CHU Grenoble Alpes en justice.