Des cabinets de médecins généralistes fermés les samedis matin en signe de protestation

9 décembre 2019 à 8h19 par La rédaction

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À partir du 14 décembre, le premier syndicat de généralistes entend ainsi mettre en lumière le manque de moyens accordés à la médecine de ville pour désengorger les urgences. Après l'hôpital, nouvelle brèche de contestation pour la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Cette fois, c'est en ville que ça grogne, et de nombreux cabinets de généralistes pourraient être fermés samedi matin.

Le 9 septembre, pour soulager les services d'urgence hospitaliers tout en améliorant l'accès de la population aux soins non programmés, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a présenté un "Pacte pour la refondation des urgences". Il prévoit qu'à partir du 30 juin 2020, l'accès aux urgences des hôpitaux devra s'être amélioré, notamment grâce à une meilleure prise en charge des petites urgences par les cabinets de ville.

Seulement voilà, dénonce MG France, premier syndicat chez les médecins généralistes, aucun moyen supplémentaire n'est dégagé pour favoriser cette prise en charge en ville malgré des demandes réitérées et un préavis de grève déposé le 26 septembre. Samedi 7 décembre, le comité directeur de MG France, réuni à Paris autour de son président, le Dr Jacques Battistoni, a déploré cette "non prise en compte de l'effort demandé".

"Nous sommes débordés…"

L'assemblée générale du syndicat a donc voté, à l'unanimité, la fermeture des cabinets médicaux tous les samedis matin, pour une durée illimitée, et ce dès le samedi 14 décembre. De quoi embouteiller un peu plus les services hospitaliers. Les patients qui trouveront porte close, devront chercher un autre médecin qui ne fasse pas grève ou attendre midi, heure à laquelle se déclenchent les gardes du week-end, avec à la clé, probablement, des files d'attente.

"Le gouvernement annonce partout qu'il va mettre en place sur toute la France un service d'accès aux soins permanent à partir du 30 juin prochain, il nous demande de faire plus, alors que nous sommes débordés et que cela demande de l'organisation. Mais le gouvernement ne veut rien mettre sur la table, s'agace Jacques Battistoni. Réserver des créneaux dans son agenda, mettre en place une plateforme d'appels téléphoniques et d'accès Internet, payer les permanents qui répondront au téléphone pour aiguiller les patients, organiser le partage des agendas… Tout cela a un coût et doit être encouragé !" insiste-t-il.

Ce coût, MG France l'évalue à 200 millions d'euros par an. "Le pacte de refondation des urgences prévoit 100 millions à partager entre la médecine de ville et les Samu, ça fait 1,50 euro par habitant à se partager. Autant dire rien", déplore le président de MG France. Le syndicat demande à cette occasion que la permanence des soins le week-end, aux consultations mieux rémunérées, débute le samedi à la première heure, et non plus à midi. "Nous travaillons déjà 50 heures sur les cinq jours de semaine, il est normal que le samedi soit mieux rémunéré."