Attention aux compléments alimentaires à base de plantes !

7 février 2019 à 15h39 par La rédaction

RADIO STAR

Ils prétendent nous aider à nous "maintenir en forme", "prévenir les petits maux de l'hiver", ou encore "traiter les dépressions légères" : les compléments alimentaires à base de plantes s'avèrent très populaires. Avec leurs allégations alléchantes, et leur petit côté naturel, ces produits séduisent plus de 20 % des Français et génèrent un chiffre d'affaires de 540 millions d'euros par an, selon les dernières données disponibles. Mais sont-ils sûrs pour autant ? Pas de l'avis de l'Académie de pharmacie, qui vient de publier un rapport alarmant sur le sujet.

Ces produits peuvent générer des effets indésirables

Ces sages rappellent que gélules et autres comprimés à base de végétaux sont loin d'être anodins. Alors que leurs bénéfices ne se trouvent pas toujours étayés par des études sérieuses, ces produits peuvent générer des effets indésirables. Entre 2009 et 2016, l'Anses (agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a ainsi reçu près de 2 500 signalements liés à des compléments alimentaires, dont près de la moitié sont considérés comme graves. Un certain nombre de ces compléments présentent aussi des risques non négligeables d'interactions avec des traitements médicamenteux. C'est le cas notamment du ginkgo, du pamplemousse, du millepertuis, du ginseng, de la valériane ou encore du soja, qui peut altérer les effets d'anticancéreux.

Près de 2 500 signalements

Parmi les 1 000 plantes dont la commercialisation est aujourd'hui autorisée sous cette forme, certaines inquiètent plus particulièrement l'Académie, qui leur consacre un long développement : l'aloès, la bourdaine, les racines de rhubarbe ou encore le séné, vendus pour leurs effets laxatifs très puissants. Aujourd'hui considérées comme de simples compléments alimentaires, elles ont en réalité des propriétés pharmacologiques, et s'avèrent "particulièrement à risque en raison de leurs effets secondaires".  

Un possible risque cancérogène

Ces produits peuvent entraîner une dépendance, une déshydratation, ou encore des troubles cardiaques. L'Efsa, l'Agence européenne de sécurité des aliments, avait aussi alerté voilà tout juste un an sur un possible risque cancérogène (cancer colorectal). Des effets d'autant plus préoccupants que ces plantes, en vente libre, peuvent se voir utilisées en dehors de toute indication, en vue de maigrir. Un mésusage d'autant plus fréquent que ces compléments alimentaires, considérés par les consommateurs comme "naturels", passent pour moins dangereux que des médicaments...