500 oeufs de flamants roses perdus à cause du tournage d'un film...

3 juillet 2018 à 12h14 par La rédaction

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Au cœur d'une polémique après la perte de 500 œufs de flamants roses lors de repérages effectués par un prestataire, le cinéaste Nicolas Vanier a annoncé lundi 2 juillet 2018 à l'AFP avoir renoncé à poursuivre en Petite Camargue (Gard) le tournage de son prochain film.

L'ULM a fait peur aux oiseaux
 
Début juin 2018, un ULM utilisé pour le tournage du film "Donne-moi des ailes" avait survolé la seule colonie de flamants roses de France, installée dans les salins d'Aigues-Mortes, un lieu reculé, pour couver ses œufs, a rapporté l'association France Nature Environnement, à l'origine du dépôt d'une plainte contre X. Le survol à basse altitude avait créé une panique chez les oiseaux, et un nid sur dix avait été abandonné, en pleine période de couvaison. "Cinq cent couples sur les 4.500 que comprend la colonie ont abandonné définitivement leur œuf", ajoute-t-elle.

"Jouer à faire s'envoler les oiseaux"

Ironie de l'histoire, le film tourné par Nicolas Vanier "parle de la protection des oiseaux", selon le cinéaste, à travers l'histoire d'un scientifique passionné par les oies sauvages et de son fils. "La présence de cette espèce emblématique (...) exigeait les plus grandes précautions", a ajouté l'association, qui a porté plainte pour perturbation intentionnelle et destruction d'œuf d'espèce protégée. Interrogé par l'AFP, Nicolas Vanier a expliqué que le pilote de l'ULM travaillait pour un prestataire extérieur à sa société de production, et qu'il avait mis fin immédiatement à leur collaboration après l'incident.

Vanier estime ne pas pouvoir être "tenu pour responsable"

"Un plan de vol avait pourtant été remis à ce pilote indiquant précisément les zones à éviter", a-t-il regretté. "Ils ont été jouer à faire s'envoler des oiseaux, j'ai été scandalisé", a poursuivi le cinéaste auteur du "Dernier Trappeur" et de "Loup", qui estime ne pas pouvoir être "tenu pour responsable".

Pour tenter de "réparer ce qui peut l'être", M. Vanier a proposé aux acteurs locaux de parrainer une population de flamants roses, de permettre d'utiliser le film dans un cadre pédagogique et d'intégrer les associations à la présentation du film dans la région.