38 degrés relevés en Sibérie, nouveau record de chaleur dans l’Arctique
22 juin 2020 à 15h08 par La rédaction
Ce dimanche, il fait 34 °C à Verkhoïansk, en Sibérie, une ville bien au nord du cercle polaire. C’est endroit, c’est un peu le thermomètre du cercle polaire, explique Xavier Feitweis, climatologue à l’ULG : "C’est dans cette ville-là qu’on a observé les températures les plus froides." En hiver, le mercure peut descendre à -70 °C. A l’inverse, il est monté à 38 °C ce samedi, en plein solstice d’été, comme a pu le constater un scientifique finlandais. Il s’agit d’un record depuis le début du recensement des températures en 1885.
Cette hausse des températures est liée à un phénomène atmosphérique très particulier. "On a une bulle d’air chaud localisée sur la Sibérie, qui va empêcher l’intrusion de tout air arctique froid", précise le climatologue. Résultat : une moyenne des températures de 10 à 15 degrés depuis le mois de janvier. "L’Arctique normalement est couvert de glace qui est blanche et réfléchit le soleil, affirme Xavier Feitweis. Si la glace fond, cela fait apparaître l’océan, qui est noir, et ça ne fait que réchauffer encore plus l’Arctique." Un cercle vicieux qui pourrait s’installer pour longtemps.
La Sibérie n’est pas la seule région arctique concernée par ce réchauffement. Le début de la saison de la fonte des glaces au Groenland a été enregistré le 13 mai, selon l’Institut météorologique danois (DMI), soit avec "près de deux semaines d’avance" par rapport à la date habituelle. Les températures moyennes dans la région arctique ont augmenté de deux degrés depuis le milieu du XIXe siècle, soit deux fois plus que la moyenne mondiale.