Une "tortue alligator" d'Amérique du Nord retrouvée dans un parc des Alpes-Maritimes

Publié : 30 avril 2020 à 16h00 par La rédaction

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Ce sont des passants qui l’ont retrouvé au parc de Vaugrenier ce mardi 28 avril, situé entre Antibes et Villeneuve-Loubet. Et de cette tortue, il ne vaut mieux pas s’approcher de trop près.Patrick Villardry, l’ancien président de la Société de défense des animaux qui a été contacté par les passants raconte: “Sa mâchoire est si puissante qu’elle peut sectionner un doigt immédiatement, j’ai dû prendre de grandes précautions pour l’attraper par l’arrière.” 

“Macrochelys temminckii”, voici le nom de la “tortue alligator”. Cette espèce est inconnue dans les Alpes-Maritimes pour une simple raison: elle vient du Nord de l’Amérique. Patrick Villardy explique que l’on peut la retrouver également au Canada, mais que dans le Sud de la France, elle n’a rien à faire. 

“Sûrement un abandon” 

À France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, Patrick Villardry précise que l’espèce date de l’époque des dinosaures. Extrêmement dangereuse, la tortue vit normalement dans de l’eau douce et ne sort qu’une fois par an pour aller pondre. Pour l’ex président de la Société de défense des animaux, cette tortue appartenait à un particulier qui l’a abandonnée dans le parc à cause de son agressivité. Extrêmement différentes des tortues d’Hermann que l’on peut croiser en France, celles-ci peuvent peser jusqu’à 100 kg et mesurent entre 65 et 75 cm. “Ce genre de tortue peut vivre 70 ans”, explique Patrick Villardy.  Un cas peut d’ailleurs confirmer les propos de l’ex président lorsqu’il parle de l’agressivité de cette tortue. En 2013, un petit garçon de 8 ans s’est fait mordre par une Macrochelys temminckii en Allemagne dans la ville d’Irsee. Le tendon d’Achille de l’enfant avait été sectionné à deux endroits. 

Depuis de nombreuses années, cet animal est protégé. Inscrit en annexe III de la convention de Washington, il est interdit de le vendre depuis 1989. En France également, un arrêté fixe des règles concernant l’élevage d’espèces non domestiques. C’est donc l’arrêté du 10 août 2004 qu’il faut déclarer. France 3 précise: “L’annexe 1 définit les espèces nécessitant une autorisation préfectorale préalable à leur détention, et dont le marquage est obligatoire.” Quant au sort de cette tortue découverte à Vaugrenier, Patrick Villardy indique qu’elle a été confiée à un particulier qui possède un certificat de capacité. Mais cette solution n’est que temporaire, l’animal sera bientôt placé dans un zoo marin. L’ex président de la Société de défense des animaux est déjà en contact avec l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage).