Une baleine blessée par l'homme agonise depuis des mois en Méditerranée

24 juillet 2020 à 9h07 par La rédaction

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Elle est reconnaissable à sa queue amputée. Baleine bien connue des observateurs, Flucker vit dans le Sanctuaire Pelagos. Blessée une première fois pas l'homme il y a quelques mois, un second accident, il y a moins d'un an, l'a amputée définitivement du reste de sa queue. Certainement à cause d'un engin de pêche abandonné. "Privée de son moyen de propulsion, Flucker ne peut désormais plus plonger. Or, les baleines ont la particularité de se nourrir de petites crevettes, le krill, à de grandes profondeurs. N’étant plus en capacité de se nourrir, Flucker puise dans ses réserves depuis des mois et son état se dégrade de jour en jour", indique le WWF dans un communiqué. L'ONG, qui œuvre pour préserver les espèces sauvages menacées, a croisé le chemin du rorqual commun et témoigne d'un "mammifère amaigri et affaibli". Le rorqual commun est le deuxième plus grand animal vivant sur terre avec une espérance de vie de plus de 80 ans.

Collisions mortelles

Le WWF estime à 1300 le nombre de rorquals communs dans le Sanctuaire Pelagos, et entre 8 et 40 le nombre de rorquals communs tués par des collisions chaque année. C’est pour mettre fin aux collisions de cétacés avec les navires, que le WWF réclame la création d’une Zone Maritime Particulièrement Vulnérable en Méditerranée nord-occidentale, grâce à l’implication des États concernés (France, Italie, Monaco et potentiellement Espagne) et la soumission d’une demande à l’Organisation Maritime Internationale (OMI). "Cela permettra entre autres la mise en œuvre de réglementations permettant de réduire la vitesse des navires dans les zones à risque à 10 nœuds, vitesse à laquelle le risque de collision létale est considérablement réduit", indique le WWF. L'ONG demande également l’appui des pouvoirs publics pour le développement et le déploiement de systèmes anti-collision performants, ceci afin de permettre une cohabitation entre les cétacés et le transport maritime dont l'augmentation annuelle est de 4%. 

Le danger des engins de pêche "fantômes"

Les engins de pêche abandonnés, tels que les filets ou les lignes, représentent un grand danger pour les cétacés et impactent de façon importante et grandissante la vie marine. Pour le WWF, le soutien des pouvoirs publics à l’élaboration et la mise en œuvre d’une réglementation adéquate concernant la gestion de ces engins dit "fantômes" sont essentiels pour résoudre le problème.

Parmi les autres mesures demandées par l'ONG, figurent l’adoption d’un traité international pour lutter contre la pollution plastique à l’échelle mondiale, le marquage et la traçabilité des engins de pêche pour pouvoir les localiser ou encore un travail de sensibilisation des professionnels de la pêche. L’innovation et le développement d'engins de pêche en matériaux biodégradables pour limiter leur durée de vie une fois perdus pourrait également empêcher de futurs accidents.