L'Agence des produits de santé recommande d'éviter certaines lingettes pour bébés

22 mars 2019 à 9h36 par La rédaction

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L'Agence nationale des produits de santé (ANSM) vient d'émettre une  nouvelle recommandation  : les produits « non rincés » comme les lingettes contenant du phénoxyéthanol, un agent conservateur soupçonné d'effets toxiques sur l'organisme, ne doivent pas être utilisés sur les fesses des enfants de trois ans ou moins.

L'ANSM impose également aux fabricants de produits cosmétiques "non rincés" contenant ce conservateur, notamment les lingettes, les crèmes et les lotions, de faire figurer sur l'étiquetage qu'ils ne peuvent pas être utilisés sur les fesses des enfants de trois ans ou moins.

Une partie du corps particulièrement sensible

Cette décision de « police sanitaire » doit être appliquée d'ici neuf mois. Elle est prise à titre conservatoire, en attendant l'avis de la Commission européenne à ce sujet, ajoute l'ANSM, qui choisit d'appliquer un principe de précaution. Les déodorants ainsi que des produits de coiffage et de maquillage qui contiennent ce conservateur ne sont en revanche pas concernés par cette décision.

En 2012 déjà, l'Agence avait émis une recommandation pour que la teneur maximale du phénoxyéthanol dans les produits pour nettoyer le siège des bébés soit restreinte à 0,4 %. Désormais, s'appuyant sur un rapport d'experts européens, l'ANSM décide de recommander de ne plus les utiliser. Pour les autres produits destinés aux enfants de 3 ans ou moins, comme les gels douches, la concentration de 1 % maximum en phénoxyéthanol est applicable, conformément au règlement européen relatif aux produits cosmétiques.

Une toxicité de ce conservateur pour le développement

La recommandation et l'étiquetage visent à éviter la trop fréquente utilisation de toutes sortes de lingettes, destinées ou non aux enfants, pour nettoyer les fesses des tout-petits - ce que 64 % des utilisateurs reconnaissent faire. Or le siège des bébés est une partie du corps « particulièrement sensible », affirme l'Agence. Elle comporte un risque plus fréquent de peau lésée, favorisant le passage du phénoxyéthanol dans le corps.

Des études toxicologiques suggèrent une toxicité de ce conservateur pour la reproduction et le développement à fortes doses chez l'animal, sans que de tels effets aient été rapportés chez l'homme, note l'ANSM.