Il transforme carrément son quartier en zone blanche pour éviter que ses voisins se connectent à son Wifi
22 novembre 2021 à 9h26 par FARGIER Emilie
Un brouilleur de téléphonie mobile, utilisé par un habitant de Clermont-Ferrand pour éviter que ses voisins ne se connectent à son réseau Wi-Fi, est à l’origine d’importantes perturbations sur les réseaux mobiles et Internet ayant touché la ville et ses alentours, a annoncé l’Agence nationale des fréquences (ANFR).
Saisie par deux opérateurs de téléphonie mobile pour des perturbations sur le réseau, l’ANFR dit avoir identifié dans un premier temps 24 sites mobiles concernés par le brouillage, à Clermont-Ferrand et dans plusieurs communes voisines, dans le compte rendu de son enquête publié mercredi sur son site.
Deux enquêteurs de l’ANFR venus de Lyon sont parvenus à localiser le quartier puis l’immeuble hébergeant le brouilleur, grâce à un radiogoniomètre (appareil de radiorepérage, NDLR) fixé sur le toit de leur véhicule laboratoire. Accompagnés de six policiers de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) mandatés par le parquet de Paris, encagoulés, casqués et armés de fusils d’assaut, ils avaient pénétré dans l’immeuble pour identifier l’appartement.
Après un contrôle des occupants, ils ont pénétré les lieux et cherché le brouilleur. Il s’agissait d’un brouilleur multibande, installé dans un tiroir de meuble TV. Son propriétaire, absent, a indiqué plus tard l’avoir utilisé pour "empêcher les voisins de se connecter en Wi-Fi sur la box de son appartement". Il avait potentiellement transformé tout son quartier en zone blanche, qu’il s’agisse de Wi-Fi, de GPS ou de mobile.
La portée de l’équipement peut avoir de graves conséquences : un brouilleur de GPS utilisé par un employé qui veut cesser d’être géolocalisé par son employeur peut perturber des avions à 2 000 mètres d’altitude ou parqués à 500 m. Son utilisation peut aussi mettre en danger des vies humaines en perturbant les appels d’urgence par exemple, rappelle l’ANFR. La loi prévoit une sanction pénale allant jusqu’à six mois de prison et 30 000 euros d’amende.