Covid-19 : relâchement sur le lavage des mains

15 octobre 2020 à 6h56 par La rédaction

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Avant la crise, 35 % des usagers des transports en commun passaient par le lavabo après leur trajet. Selon une étude de l'Ifop que nous révélons (réalisée du 6 au 7 octobre auprès d'un échantillon de 1 014 personnes âgées de 18 ans et plus), réalisée pour Unbottled à l'occasion de la Journée mondiale du lavage des mains que l'on célèbre ce 15 octobre, ce geste barrière a atteint des niveaux records durant le confinement. Il s'établissait à 70 % fin mars.

Même tendance avant de passer à table (81 % contre 49 % en janvier) ou de faire la cuisine (81 % contre 69 %). Une habitude désormais ancrée ? Pas vraiment puisque l'institut de sondage note un "relâchement" depuis l'été, notamment chez les moins de 35 ans. "Ah non, moi j'applique les gestes barrière, poursuit Yann, l'informaticien de Créteil (Val-de-Marne). En rentrant chez moi, je passe mes mains au gel hydroalcoolique mais après, quand je suis à la maison, c'est bon non ?"

Par rapport au confinement, la consigne est bien moins respectée dans la plupart des moments de la vie. Les Français sont ainsi nettement moins nombreux qu'au printemps à se laver systématiquement les mains en rentrant chez eux (- 23 points), avant de passer à table (- 16 points) ou après s'être mouchés (- 19 points).
"Il y a eu un véritable effet Covid sur l'hygiène avant et même après le confinement, et ce malgré le relâchement constaté depuis l'été. Il faut reconnaître que nous partions de très loin, commente François Kraus, directeur du pôle politique-actualité à l'Ifop. Sur le lavage des mains après le passage aux toilettes, une étude de 2015 montrait que la France était 50e sur 63 pays."

Une parade contre d'autres maladies

Moins de respect strict de ce geste barrière donc. Pourtant, nous entrons aussi dans la période où gastro et grippe vont se développer et contre lesquelles cette habitude simple est une parade efficace. "Au cœur de la crise, il n'y avait ni masque, ni test. Les gens se sentaient plus vulnérables. Mais aujourd'hui, le lavage des mains n'est plus le seul moyen de protection dont ils disposent. Un trop fort sentiment de sécurité, surtout lié au port du masque obligatoire, pourrait expliquer la tendance", avance François Kraus.

Est-ce la seule pratique à souffrir d'un laisser-aller ? Non. Selon une autre enquête, lancée par Santé Publique France et réalisée entre le 21 et 23 septembre, les Français sont moins vigilants, toutes consignes confondues. Par exemple, seulement 52,3 % d'entre eux déclarent respecter la distanciation physique d'au moins un mètre contre 84,7 % au printemps. Et aujourd'hui, sept Français sur dix seulement se saluent systématiquement sans contact contre plus de 90 % en mars-avril.